Samedi 9h: tiens, j'ai enfin des contractions. Cette fois je les sens, et ça semble régulier. Petit moment de stress. Est-ce que ça serait enfin le jour J? On m'a répété X fois en cours de préparation à l'accouchement que pour savoir si c'est un vrai travail, il faut que les contractions augmentent en intensité et se rapprochent. A l'heure de la technologie (et n'ayant rien d'autre à faire), je télécharge une application sur mon téléphone pour enregistrer les contractions (eh oui ça existe : il suffit de déclencher le chrono à chaque contraction et de donner le niveau de douleur ressenti et ça sort des jolies courbes de suivi.). Mais finalement, les contractions restent stables, et finissent par disparaitre toutes seules au bout de 4-5h. Conclusion: c’était un faux travail.
Lundi, la sage femme passe à la maison pour faire un monitoring de contrôle. Tout va bien, il y a quelques contractions, mais elles sont très anarchiques. Quand elle a franchit la porte de la maison, elle m'a dit que j'avais la tête de celle qui va accoucher (parce que y'a une tête pour ça?). Mais au bout de 30 minutes à la maison, elle part en me disant que ce n’est pas pour aujourd'hui. .. Je suis encore trop bavarde... (rire...)
Mardi soir, nous avons invité les cousins à venir manger à la maison. Après plusieurs ti-punch, rhum vieux et autres, on finit par leur installer les matelas dans la future chambre du bébé pour qu'ils n'aient pas à reprendre la route (mais l’abus d’alcool est dangereux pour la santé.. ). Mais au cas où, avant d'aller se coucher, chéri leur demande de laisser les clés de leur voiture en vue. On ne sait jamais, si on devait partir précipitamment. ..
A peine au lit depuis 5 minutes, nouvelle série de contractions, mais cette fois c'est différent, elles semblent plus fortes. Je ressors mon téléphone et sa super appli et c'est reparti. Sauf que là, ça ne va pas durer aussi longtemps. Au bout d'à pain une heure je commence à perdre un peu de sang. GROSSE crise de stress. Je secoue chéri, me rhabille, chéri va déplacer la voiture des cousins (quelle bonne intuition il a eu!), et moi je vais délicatement frapper à la porte de l'autre chambre pour prévenir les cousins qu'on part pour la maternité. (Bon ben débrouillez vous tous seuls, on vous laisse un jeu de clé pour fermer la maison, y’a tout ce qu’il faut pour le petite-dèj dans la cuisine )
On charge les 4 sacs dans la voiture (1 pour bébé en salle d'accouchement, 1 pour moi aussi en salle d'accouchement, 1 pour bébé pour les 3 prochains jours et 1 pour maman pour les 3 jours..) Un vrai déménagement. Mais on a l'habitude, ça fait 10 jours qu'on ne part plus de la maison sans tout l'attirail.
Bref nous voilà en route pour la maternité à 0h30. Au moins la route est déserte et il ne nous faut pas plus de 15 minutes pour arriver. Et vous savez quoi? Chéri a beau de poser des questions, impossible de lui répondre. En fait c'est vrai, une femme sur le point d'accoucher a le bec cloué (c’est peut-être une des seules fois de sa vie que ça lui arrive !).
Arrivée aux urgences de la clinique, je crois que je me souviendrais longtemps de cette scène : personne à la réception lorsqu'on arrive. Au bout de 3 ou 4 minutes, un infirmier arrive tout tranquillou. .. Sans même lever les yeux: « C'est pour quoi? » « Je crois que je suis en train d'accoucher ». .. Il lève alors les yeux, regarde ma tête et me sourit avec le plus large sourire qu'un homme doit pouvoir faire et me répond: "OUI!". Et là, en un temps record, il sort toute sa paperasse, me remet le dossier d'admission et m'envoie vers la maternité. ... Bon ben en fait si, la "tête de la femme qui accouche" ? ca semble vraiment exister.
A partir de là, la machine s'enclenche: monitoring, attribution d'une chambre (cool il y a une chambre particulière disponible), installation en salle de travail, mise en place de la péridurale (j’ai même pas eu peur de l’aiguille que j’ai bien fait attention de ne pas regarder. Dommage quand même que l’anesthésie n’ait pas fonctionner jusqu’au bout) et enfin, à 9h du matin ce mercredi, après environ 9h de travail (et quelques cris, chéri a perdu quelques dixièmes d’audition en me soutenant de façon héroïque), la plus belle des merveilles montre le bout de son nez! Notre petite fille est enfin là !
1 an et demi de traitements, de l'espoir, des larmes, tout ça est effacé en un quart de millième de seconde lorsque notre adorable puce est mise dans mes bras. Après une nuit blanche je devrais être épuisée mais je ne m'en rends même pas compte. ELLE EST LÀ ! Elle est dans mes bras et c'est tout ce qui compte.
En plus, comme elle était plutôt "propre" à sa naissance et les poumons bien dégagés, j'ai eu la chance de pouvoir la garder avec moi pendant presque 1h avant que la sage femme ne la récupère pour aller lui donner son 1er bain avec chéri (bon ok, j’ai quand même profité de ce cours instant pour sombrer un peu dans les bras de Morphée, j’avoue).
Elle est là depuis à peine quelques dizaines de minutes mais elle a amené tellement de bonheur avec elle que je n'aurai jamais cru cela imaginable. Encore plus incroyable: JE SUIS MAMAN!
Ah oui au fait: notre petite merveille s'appelle ELSA.
Et on l'aime immensément fort.