28 novembre 2013: envie de parler

Bonjour

Voilà, aujourd'hui c'est décidé, c'est à travers la toile que je vais m'exprimer.

Faisons d'abord la présentation: je m'appelle Florence,  j'ai 31 ans et j'habite dans la région lyonnaise.

Je suis mariée depuis 2010 à un homme génial que j'aime plus que tout.

Pourquoi j'ai envie de parler? Ou plutôt de hurler? Et bien parce que la vie est injuste.

Mon mari et moi essayons depuis plus d'un an et demi d'avoir un enfant, et la nature nous refuse ce cadeau. Vous me direz que ça ne fait pas si longtemps que ça 1 an et demi. Mais pour moi c'est déjà énorme. Enorme parce que cela fait en réalité depuis notre mariage que nous parlons d'avoir un enfant.

Envoyée au bloc juste après le mariage pour cause de problème de dos, l'option bébé ne pouvait donc pas faire partie de l'équation. Suite à ça, j'ai été obligée de changer de travail, et en bonne employée, je ne me voyais annoncer une grossesse 3 mois après embauche... Voilà comment nous avons déjà fait un saut de 2010 à 2012 avec une idée en tête mais qui devait rester sous forme d'idée.

2012 arrivée, la situation plus ou moins stabilisée, nous décidons de sauter le "grand pas" de devenir parents... Quand j'y repense, qu'est-ce que j'étais naïve...

1 mois, 2 mois, 4 mois, 6 mois, 8 mois.... Toujours rien, et mon mari qui essaie de me remonter le moral en me disant que c'est normal: "la moyenne c'est un an pour tomber enceinte"... Je crois que cette phrase je ne peux plus l'entendre.

En janvier 2013, après forte insistance de ma part, nous prenons rendez-vous dans un centre de PMA pour consulter. Commence alors une interminable série d'examens, pour moi et chéri, tous aussi peu agréables les uns que les autres... la palme d'or revenant à l'hystérographie... Conclusion: résultats pas mirobolants, mais pas catastrophiques non plus, rien de grave à signaler...

Le médecin nous propose de partir sur un protocole d'insémination artificielle... Au vu des résultats, ça devrait faire l'affaire....

Nous voilà donc au mois de mars pour la première tentative... et la première piqure... Moi qui n’aime pas les aiguilles, je vais être servie. Tous les soirs, pendant 1 semaine, il faut se faire une injection d'hormone dans le ventre avec un stylo d'injection.... Aller on ferme les yeux, on ne réfléchit pas, et on y va!!!!!!!!!

Bon ok, une fois qu'on a pris l'habitude, c'est pas si horrible... C'est comme tout, faut juste se jeter à l'eau la première fois. (Heureusement que j'aime bien les sports aquatiques :) )

Après 1 semaine d'injection, voila le jour de la première insémination... Stressant, mais au final vraiment rapide et indolore. Maintenant reste plus qu'à attendre 15 jours pour savoir si quelque chose s'est passé ou non... Et ça sera non...

Tout comme les 3 tentatives suivantes d'ailleurs.

A chaque fois c'est un coup au moral, mais à chaque fois, il faut tout de suite retrouver la force de repartir sur le protocole suivant et y croire. Enfin jusqu'au 4ème échec où là franchement on se dit que c'est plus la peine...

A nouveau donc prise de rendez-vous avec le médecin pour faire le bilan et passer à l'étape suivante: la FIV. Enfin pas avant au moins un mois parce que bien entendu c'est l'été et que tout est fermé jusqu'au 15 août...

Heureusement, nous avons un médecin hyper sympa et compréhensif qui a accepté de rapidement lancer le protocole de FIV. Tout pourra donc débuter dès fin août.

Ca commence par une nouvelle piqure, en intramusculaire, qui mettra les ovaires au repos pendant quelques jours.... Ehhhh mais pourquoi est-ce que les aiguilles sont de plus en plus grosses!!!

Puis 15 jours cette fois de piqures dans le ventre avant l'étape cruciale: le prélèvement des ovocytes. Ca aura lieu le lundi 16 septembre au matin... l'angoisse commence. Surtout qu'ensuite il faut attendre jusqu'au mercredi pour savoir si des embryons se sont formés.

Le jeudi, rendez-vous à l'hôpital pour le transfert de 2 embryons (oui oui on est bien au courant que ça risque de faire 2 bébés mais on assume). Et ensuite c'est reparti pour l'attente... A nouveau 10 jours pour savoir si au moins un des embryons s'est accroché.

Entre temps, un courrier arrive par la poste, nous apprenant que les 6 embryons restant n'ont pas pu être congelés. En cas d'échec, il faudra repartir à 0... Angoisse puissance 10. On ne s'y attendait pas, personne ne nous avait dit que ça pouvait arriver. Même si c'est écris sur le courrier que ça n'a aucun impact sur la qualité ou le résultat des embryons implantés, on ne peut qu'avoir peur.

Et puis enfin arrive la délivrance le lundi 30 septembre... Prise de sang le matin, chéri doit aller chercher les résultats au labo dans l'après-midi. Imaginez ma tête quand je l'ai vu débarquer au boulot, les yeux humides, me disant que le résultat était positif.... Quel bonheur, quelle joie. Enfin il(s) étai(en)t là. Toutes ces procédures, ces attentes, ces peines, tout ça effacé en l'espace de quelques secondes. Ne reste plus qu'à se plonger vers l'avenir, vers nous, notre famille.

Et en effet au bout d'environ 1 semaine, les premiers signes physiques sont apparus: tiens il faudra que je change de soutien-gorge, un café à 10h? Non merci ça va aller pour l'instant je n’ai franchement pas envie d'avaler quoi que ce soit... Bref ce que beaucoup de femmes redoutent, pour moi c'était juste du bonheur.

Vu qu'une FIV est très encadrée, prise de rendez-vous obligatoire avec le gynéco 15 jours plus tard pour une échographie de contrôle...

Et c'est là que mon monde s'est écroulé...

Début du rendez-vous parfaitement normal: calcul de la date d'accouchement présumée (c'était prévu pour le 12 juin 2014), choix de la maternité... et puis passage à l'échographie: la cavité utérine est vide!

PAS D'EMBRYON!

Il cherche de partout, mais rien, sauf peut-être une trace au niveau des trompes... le verdict tombe: c'est peut-être une grossesse extra-utérine... mais dans tous les cas, tout est fini...

Les larmes, l'incompréhension, l'incrédulité... Je crois que toutes les émotions négatives font leur apparition....

Cela fait maintenant 44 jours que cela s'est produit, mais la plaie n'est toujours pas refermée. Mon cœur saigne toujours d'imaginer que ce petit être devrait être au chaud dans mon ventre, mais qu'au lieu de ça, le destin nous a joué le plus mauvais tour imaginable...

Après cela, afin de vérifier qu'il n'y avait pas de séquelles, j'ai dû vérifier mon taux hormonal 2 fois par semaine, toutes les semaines, et aujourd'hui encore il n'est pas revenu 0. Surtout qu'entre temps, il y a eu une remontée lors d'une prise de sang, qui m'a valu une nouvelle injection (non ne vous inquiétez pas madame, je crains plus les piqures), mais cette fois de methotrexate, un produit qui permet de stopper le développement cellulaire, et donc d'interrompre une éventuelle grossesse extra-utérine (qui semblait se confirmer).

Et aujourd'hui me direz-vous??? Et bien aujourd'hui rien n'a changé. On m'a annoncé qu'au vu de la situation, il était irraisonnable de reprendre un protocole avant janvier, mais que nous avons quand même 90% de chances d'être parents en 4 tentatives! (rire jaune).

Cela veut dire attendre, encore et toujours. Attendre que ce foutu mois de novembre se termine enfin, attendre que le mois de décembre passe, attendre qu'enfin le protocole puisse démarrer en janvier, et ensuite attendre que chaque étape se passe, et surtout espérer que tout se passera bien.

Je n'en peux plus d'attendre, je ne supporte plus les gens qui vous disent que janvier ce n’est pas si loin, qu'on finira bien par y arriver.

Pourtant voilà, je n'ai pas le choix, il faut continuer à se lever tous les matins, à avancer et à trouver une motivation pour passer la journée. Cette bonne raison, je la cherche et j'espère un jour la trouver.

En attendant, ce bolg sera ma raison d'avancer, et de faire partager notre parcours, nos galères, et surtout notre combat pour qu'un jour une bonne étoile se penche sur nous et nous offre un ange.

Comments

[smirnoffette]

Merci pour le lien de ton blog. Je voudrais tellement pourvoir faire qqch pour vous 2. C'est injuste. Je vous souhaite une jolie petite etoile pour 2014 (ou deux !). Je ne peux pas me mettre a ta place, je ne peux pas comprendre ce que c'est, je serai certainement maladroite mais si tu as besoin je suis la ... Des bisous